La Polygraphie du Cavalier Galerie Nicolas Silin

16/06/12 > 21/07/12

expo OR

Important: If you want to resize the window manually, leave at desktop resolution. Or you can just click an icon.

©Rebecca Fanuele
©Rebecca Fanuele
©Rebecca Fanuele
©Rebecca Fanuele
©Rebecca Fanuele
©Rebecca Fanuele
partager
Dossier de presse

Commissariat : Marie Bechetoille et Corinne Digard

 

Artistes : Julie Béna, Dominique Blais, Jean-Baptiste Couronne, Elise Florenty, Charles Lopez, Nathalie Rias, Alexandra Sà et Adrien Vescovi, avec les élèves des collèges Georges Brassens (Sevran, 93), Roger Martin du Gard (Epinay-sur-Seine, 93), Raymond Poincaré (La Courneuve, 93), de l’Europe (Dammartin-en-Goële, 77), Jacques Prévert (Paris 6e), René Descartes (Tremblay-en-France, 93), Elsa Triolet (Varennes-sur-Seine, 77), Jean Vilar (Villetaneuse, 93).

 

 

« Dans La Vie mode d’emploi (1978), Georges Pérec décrit l’intérieur d’un immeuble parisien : les pièces, le mobilier, les objets, mais aussi les habitants et leurs histoires. Comme pour ses autres œuvres, ce texte résulte de contraintes formelles, qui définissent un principe d’écriture. Pour cet ouvrage, il a établi une grille de thèmes dans les cent cases d’un damier et utilise comme mode d’emploi : la « polygraphie du cavalier », un problème mathématico-logique où le cavalier doit parcourir toutes les cases de l’échiquier sans jamais s’arrêter plus d’une fois dans la même. Il reprend ce schéma pour diviser son livre en chapitres qui racontent chacun un endroit précis de l’immeuble. Ces histoires accumulées s’articulent comme les pièces d’un même puzzle.
Invités par l’association Orange Rouge, les artistes présents dans l’exposition La Polygraphie du Cavalier ont réalisé des productions avec des classes Ulis et Segpa de collèges de Paris, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne. Ils ont chacun travaillé avec les adolescents pendant plusieurs mois et de cette rencontre résulte une œuvre. Pour parvenir à une écriture commune, les artistes ont proposé différentes règles du jeu. Le réel est observé, réinvesti et réinventé. La pluralité des écritures est perceptible à travers la superposition de séquences, de dialogues et de formes. Des lieux de rencontres et de passages quotidiens deviennent des espaces d’expérimentation et la perception de l’ordinaire laisse surgir un imaginaire romanesque.

 

En répertoriant et filmant avec les élèves des gestes, des objets et des lieux quotidiens, Julie Béna évoque les glissements et les décalages entre l’ordinaire et le poétique. Dominique Blais donne à voir les instantanés d’un ciel fragmenté : le temps et le mouvement sont ensemble décomposés à travers d’infimes nuances. Jean-Baptiste Couronne présente une structure sculpture qui raconte comment la rencontre d’individualités différentes peut inventer une construction collective. La vidéo d’Elise Florenty joue sur la mise en abîme de situations, créant des jeux temporels troublants et opérant une fabrique de signes où se mêlent l’anormal et l’extra–ordinaire. Charles Lopez a invité les adolescents à élaborer des itinéraires topographiques aléatoires. Superposés les uns aux autres, ces parcours dessinent des territoires imaginaires. Nathalie Rias s’inspire de la Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Pérec mais aussi d’autres formes de jeux littéraires. Elle rend visible les possibles rencontres autour de l’art à travers le regard, le langage et l’expérimentation. Du mobilier usuel et banal devient un espace de re-création pour Alexandra Sá qui le détourne et le transforme. Enfin, Adrien Vescovi redéfinit les rapports d’échelle en inventant avec les adolescents des instruments de mesure du réel. Des sculptures peuvent devenir des outils pour dessiner des espaces à parcourir comme de nouveaux terrains de jeux. »

 

Marie Bechetoille

Marie Bechetoille – Commissaire invitée 2011-2012

Marie Bechetoille est commissaire d’exposition et critique d’art. Diplômée du master professionnel « L’Art contemporain et son exposition » (Paris IV – Sorbonne), elle a été assistante d’exposition à l’ARC / MAMVP, au Palais de Tokyo et au Swiss Institute. Elle est actuellement coordinatrice des projets à Bétonsalon Centre d’art et de recherche. Elle a réalisé l’exposition Les Innommables grotesques (L MD galerie, 2011) et co-réalisé les expositions Portons dix bons whiskys à l’avocat goujat qui fumait au zoo (La Générale en Manufacture, 2010) et Dispersions (Mac / Val, 2009).