Åbäke et Ève Chabanon On nous appelle les X-men

Collège Anne Franck, Paris (11e)

2015

Important: If you want to resize the window manually, leave at desktop resolution. Or you can just click an icon.

©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
©Nicolas Giraud
partager
voir l'oeuvre

L’artiste

« Cinq cent cinquante-cinq caractères pour une biographie d’un collectif de quatre personnes dont le travail a débuté au début de ce siècle ça peut paraître peu. Finalement, c’est assez proche d’un selfie ou d’un profil sur les réseaux sociaux : succinct, édité, assurément confortable et, avouons-le, un peu d’embellissement ne fait pas de mal. On le sait tous, nous sommes un peu moins beaux en réalité que sur nos photos de profils — même de face — mais si l’on est tous d’accord il y aura moins de déception lorsque l’on se rencontre pour la première fois. »
— Åbäke

Ève Chabanon est née en 1989 et vit à Londres. Elle est diplômée de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg et a suivi un Master Professionnel « L’art contemporain et son exposition » à l’Université Paris IV Sorbonne. En 2015, elle rejoint le programme Open School East à Londres. Elle travaille actuellement à plusieurs projets : à la mise en place d’un espace éducatif autogéré, destiné aux jeunes femmes de la banlieue de Londres ; à l’organisation d’un débat public sur la notion de « Dépossession » à l’attention des habitants de London Borough of Barking & Dagenham, ainsi qu’au film retranscrivant cette expérience.
Ces derniers projets s’inscrivent dans la continuité d’une résidence à The White House, CREATE, pour laquelle elle a reçu une bourse de Fluxus Art Projects. Elle développe avec la Fondation Lafayette et l’association Thot, l’École diplômante de français pour les réfugiés à Paris, un projet au long cours dont la première occurrence publique prendra place dans le nouveau bâtiment de la Fondation en 2018.

« L'atelier fut une bonne expérience d'où l'envie de continuer l'année prochaine. C'est une manière de découvrir les élèves autrement et d'observer des capacités nouvelles.»

Sandra Bellin-Croyat, enseignante

Le projet

Fondé sur la collaboration et la transversalité, Åbäke désigne un collectif d’artistes et de graphistes, qui oeuvrent dans différents champs : arts plastiques, graphisme, musique, mode, performance. Pour leur atelier avec les élèves du Collège Anne Frank, Eve Chabanon et Maki Suzuki se sont inspirés de super-héros, les fameux X-Men, mutants dont les super-pouvoirs se révèlent à l’adolescence. Plusieurs pistes ont été explorées, comme autant de détours qui les ont finalement ramenés à leurs héros quotidiens. Les photos de classe accrochées aux murs de la salle leur ont soufflé l’idée d’un portrait collectif. Or, son élaboration n’a pas été simple. La traditionnelle photo de classe s’est avérée impossible à réaliser, les élèves n’étant jamais tous là en même temps. Comment figurer celles et ceux qui ne sont pas là ? Pour pallier les « manques », le fait qu’il manque toujours au moins une personne, ils ont imaginé des solutions de remplacement, qui ont abouti à deux photos : sur l’une, les adolescent.e.s sont chacun représenté.e.s par des objets, et sur l’autre, par des figures de personnalités récoltées sur Internet. En donnant forme à un aspect de leur vie scolaire, les élèves se sont confrontés à une question artistique essentielle, celle de l’absence-présence, au coeur de toute représentation. L’alphabet réalisé par la classe est une sorte de portait collectif : les 26 lettres de cette typographie hétérogène, qui relève du dessin et du graffiti, sont toutes singulières.