Åbäke et Ève Chabanon On nous appelle les X-men
Collège Anne Franck, Paris (11e)
2015
« L'atelier fut une bonne expérience d'où l'envie de continuer l'année prochaine. C'est une manière de découvrir les élèves autrement et d'observer des capacités nouvelles.»
Sandra Bellin-Croyat, enseignante
Fondé sur la collaboration et la transversalité, Åbäke désigne un collectif d’artistes et de graphistes, qui oeuvrent dans différents champs : arts plastiques, graphisme, musique, mode, performance. Pour leur atelier avec les élèves du Collège Anne Frank, Eve Chabanon et Maki Suzuki se sont inspirés de super-héros, les fameux X-Men, mutants dont les super-pouvoirs se révèlent à l’adolescence. Plusieurs pistes ont été explorées, comme autant de détours qui les ont finalement ramenés à leurs héros quotidiens. Les photos de classe accrochées aux murs de la salle leur ont soufflé l’idée d’un portrait collectif. Or, son élaboration n’a pas été simple. La traditionnelle photo de classe s’est avérée impossible à réaliser, les élèves n’étant jamais tous là en même temps. Comment figurer celles et ceux qui ne sont pas là ? Pour pallier les « manques », le fait qu’il manque toujours au moins une personne, ils ont imaginé des solutions de remplacement, qui ont abouti à deux photos : sur l’une, les adolescent.e.s sont chacun représenté.e.s par des objets, et sur l’autre, par des figures de personnalités récoltées sur Internet. En donnant forme à un aspect de leur vie scolaire, les élèves se sont confrontés à une question artistique essentielle, celle de l’absence-présence, au coeur de toute représentation. L’alphabet réalisé par la classe est une sorte de portait collectif : les 26 lettres de cette typographie hétérogène, qui relève du dessin et du graffiti, sont toutes singulières.