Marie Preston La carotte Davanture

Née en 1980 à Châtenay-Malabry, Marie Preston vit et travaille à Paris. Elle est Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et docteure en Arts plastiques et Sciences de l’art. Marie Preston est artiste, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre de l’équipe TEMAeD (Théorie Expérimentation Arts Médias et Design). Son travail artistique se constitue comme une recherche visant à créer des oeuvres, documents d’expérience, avec des personnes a priori non artistes. Les rencontres sont suscitées en engageant des activités dans des territoires spécifiques : pratique du tricot au sein de l’Association des Femmes Maliennes de Montreuil, travail documentaire sur une pratique rituelle en Inde, sur l’impact des colonisations sur la construction de l’altérité, sur les jardins partagés en région parisienne ou encore sur les alternatives écologiques. Photographies, sculptures, performances et films prennent forme selon des modalités diverses allant de la restitution d’expérience à des actions collectives.
Ses dernières expositions incluent Vocales, au CAC Brétigny, qu’elle a aussi co-curatée (04.02 / 23.04.17) ; J’ai rêvé le goût de la
brique pilée au Centre céramique contemporaine La Borne (du 15.10 au 22.11.16) et à La Box, École Nationale Supérieure d’Art de Bourges (du 27.10 au 26.11.16) ; Commérages, qu’elle a conçue et réalisée au MAC VAL (du 07.02 au 15.03). Les ouvrages Commères et Commérages ont été lancés le 7 février 2015. Elle a participé à l’exposition collective Les Récits de l’insu au Micro-Onde, Velizy, (du 24.01 au 22.03.15).

Le projet de Marie Preston s’est élaboré dans le jardin du collège, s’inspirant aussi d’une tradition maraîchère en Ile-de-France qui connut un bel essor après la seconde guerre mondiale. Marie et la classe ont ainsi mené plusieurs types d’activités horticoles : ils ont fait des semis, collecté des plantes sauvages, fait sortir des vers de terre avec de la moutarde et ont surtout cultivé un potager, plantant et récoltant des tomates, des courgettes, des cassis et des fraises, tous dégustés lors du déjeuner de fin d’année. De façon plus inattendue, Carottes Davantures donna lieu à la fabrication de terres cuites. Les trous creusés dans le sol pour les semences furent utilisés comme moules pour y façonner des récipients : pour ce faire, on mit dans chaque trou un tissu puis la glaise. Le jardin fut ainsi la matrice d’un vaste cycle de production : de la terre crue aux terres cuites, des semences à la récolte, de celle-ci à la consommation dans les plats. Cet atelier, qui a donné lieu à un corpus d’oeuvres, reflète les différents moments d’une aventure collective. Le tissu jaune, empreint des traces de terre dues à la fabrication des poteries, n’est pas sans évoquer l’art de Supports-Surfaces. On retrouve la manière de travailler de l’artiste selon une méthode coopérative, en rapport avec un milieu : les « oeuvres » correspondent aux étapes d’un projet orchestrant une synergie productive.

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Le projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « La Culture et l’Art au Collège ».