Perplexe La Maison de La vache qui rit
17/09/11 > 21/10/11
expo OR
Commissariat : Corinne Digard et Joana Neves
Artistes : Julien Berthier, Blanca Casas Brullet, Lucie Chaumont, Valérie du Chéné, Clédat & Petitpierre, Benjamin Hochart, Marie-Jeanne Hoffner, Marine Pagès, Diogo Pimentão, Anne-Laure Sacriste, Erwann Terrier, avec les élèves des collèges Pierre Alviset (Paris 5e), Jean-Baptiste Clément (Dugny, 93), Jacques Prévert (Paris 6e), Lamartine (Paris 9e), Victor Hugo (Cachan, 94), Yvonne le Tac (Paris 18e), Joséphine Baker (Saint-Ouen, 93), Albert Camus (Rosny-sous-Bois, 93), Raymond Poincaré (La Courneuve, 93), Le Parc (Aulnay-sous-Bois, 93) et Elsa Triolet (Varennes-sur-Seine, 77).
« Perplexes, nous le sommes tous face à la créativité des autres. Mais nous le sommes d’autant plus lorsque notre propre potentiel de créer est stimulé. Ce constat est le point de départ pour le projet Orange Rouge, depuis maintenant cinq ans.
Orange Rouge mène une opération unique en France : inviter des artistes très actifs dans le circuit artistique à créer une œuvre avec des adolescents en difficulté au collège. Les onze artistes ici présents ont en effet accepté de déléguer une partie de leur processus de création aux adolescents. Tout d’abord, ils ont présenté leur univers, chacun à sa façon, à travers des visites au Louvre par exemple (Anne-Laure Sacriste avec l’Ulis du collège Victor Hugo, Cachan), ou au Musée des Plans-Reliefs (Marie-Jeanne Hoffner avec l’Ulis du collège Albert Camus, Rosny-sous-Bois), ou encore à un atelier de sérigraphie (Valérie du Chéné avec l’Ulis du collège Lamartine, Paris 9e). Certains on préféré stimuler une sensibilité peu explorée par la pédagogie scolaire comme la structure narrative de la bande dessinée (Erwann Terrier avec l’Ulis du collège Yvonne Le Tac, Paris 18) ou encore le « dessin » que fait le son (Diogo Pimentão avec l’Ulis du collège Elsa Triolet, Varennes-sur-Seine).
L’œuvre d’art – ou l’expérience de l’art -, parle de notre quotidien et des lignes invisibles qui le font tenir dans son unité. « L’art », disait Robert Filliou, « est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». C’est à ce stade que l’artiste peut, à son tour, être en proie à la perplexité. Après avoir installé un univers de production, il est confronté à la créativité de ces jeunes qui lui fournissent des idées et du contenu. Ainsi Valérie du Chéné a recueilli le propos des jeunes étudiants sur la couleur ; Lucie Chaumont, avec l’Ulis du collège Pierre Alviset, Paris 5e, a renversé des gestes répétitifs et destructeurs en actes de recyclage ; Blanca Casas-Brullet a redécouvert des trames de cahier d’écolier transfigurées et interprétées à travers les propositions de l’Ulis du collège Joséphine Baker, Saint-Ouen ; Benjamin Hochart a réinvesti les répertoires de formes et de gestes auxquels il s’astreint depuis longtemps avec les dessins à l’aveugle de l’Ulis du collège Jean-Baptiste Clément, Dugny ; Clédat & Petitpierre ont mis en place, avec l’Ulis du collège Le Parc, Aulnay-sous-Bois, une représentation autre du corps individuel, redécouverte, aussi, de celui des autres ; Marine Pagès a mis en place un véritable repérage, dans le quartier de la Courneuve, d’éléments d’architecture.
Bref, Orange Rouge est une formule renversée de libertés et de contraintes, qui place chaque acteur de ce processus – étudiant, artiste, professeur, commissaire d’exposition, institution, coordinateurs – dans un état productif de perplexité. Néanmoins, c’est l’échange entre l’expression de l’artiste et une autre, plus enfouie, peut-être moins explorée, de jeunes en épanouissement qui est le moteur de ce projet, dont on imagine aisément la dérive poétique sur le radeau Pré-vert de Julien Berthier, créé avec l’Ulis du collège Jacques Prévert, Paris 6e. »
Joana Neves, juillet 2011
Le projet Orange Rouge apporte au commissaire d’expositions (sans doute aussi à l’artiste) un territoire de questionnement et de redéfinition de sa pratique qui s’inscrit néanmoins dans une esthétique globale de remise en cause de la vocation de l’art.
Ici, le commissaire est confronté à un processus et un contexte de production hétérogènes, bouleversant la notion d’auteur et replaçant les frontières de l’art et de la création ailleurs. Il s’agit bel et bien de prendre à son compte le renversement des valeurs artistiques propres au XXe siècle et de leur apporter un espace d’expression et de ré-appropriation propres. Ayant intégré certains moments-clés de l’histoire de l’art du siècle dernier, Orange Rouge cherche à stimuler des projets exceptionnels, autant dans leurs conditions de création que dans leur représentation au sein des institutions. Ce sont en effet des projets en marge qui ont le plus marqué les mentalités et fait avancer l’idée de l’art et la liberté nécessaire à sa pratique.
L’œuvre collective
En 1959 l’artiste et architecte visionnaire Hunderstwasser[1], après avoir poussé ses élèves à quitter l’école de Beaux-Arts de Hambourg où il venait d’être embauché comme professeur associé, s’enferme deux nuits et deux jours dans une salle de classe et commence à faire sa « ligne sans fin ». Il s’agissait d’une ligne qui commençait au ras du sol et remplissait horizontalement l’ensemble des murs de la salle. Les élèves le relayaient, s’amusant à remplir cet espace sans jamais briser la ligne. Cette œuvre collective – hormis les élèves, les poètes Bazon Brock et Herbert Schuldt étaient de la partie – est bien entendu attribuée à Hunderstwasser, qui en est l’auteur à part entière. Mais qu’est ce que c’est que cette ligne ? Est-elle, d’abord, une œuvre ? Evidemment oui, elle est inscrite dans l’histoire de l’art, elle marque d’ailleurs l’importance de la ligne sensible et non géométrique (la géométrie étant pour Hundertwasser «le diable») dans une certaine sensibilité contemporaine. Elle est pourtant éphémère, collective, produite dans un contexte pédagogique où il s’agissait de faire passer un message, celui de la libération des attaches d’un enseignement qui bâtit des barrières entre l’homme et les éléments.
La vie de Hundertwasser représente particulièrement bien l’écart entre une pratique, des œuvres et leur contexte de réalisation. Et c’est justement cette continuité que tant d’artistes, de mouvements et de théoriciens ont essayé d’intégrer à l’idée que nous nous faisons de ce qu’est une œuvre d’art. Du process art à la performance, de l’inventaire au documentaire, l’art n’est plus toujours affaire d’objets mais une approche créative du monde. Orange Rouge, pour sa part, présente l’occasion à chaque artiste de se mettre en danger, de reconstituer les données de son processus de travail et d’interroger ses méthodes en les transmettant dans un cadre pédagogique. En faisant en sorte que les enfants/adolescents participent au processus créatif, une dilution de l’acte créatif est possible, ou simplement un protocole de développement par étapes, un ralentissement des gestes parfois automatiques de l’artiste.
L’acte créatif est bien souvent un processus solitaire et idiosyncratique. Pourtant, il se nourrit de moments intenses de partage et de flux divers. Il suffit de songer au Cyclop [2], l’énorme tête affublée d’un œil et d’une oreille située en pleine forêt (plus exactement à Milly la Forêt, dans l’Essone), une œuvre collective conçue et signée par Jean Tinguely qui aimait s’entourer de collègues et de complices, pas forcément artistes. Le mouvement Fluxus [3] fondé par George Maciunas [4] et auquel les artistes français Robert Filliou [5] et Jean Dupuy [6] ont participé, parmi tant d’autres, en est le témoignage le plus poignant, avec toute la diversité et les écarts qu’il comprend. Mais Orange Rouge ne se limite pas à s’engager dans un sillon existant. En se nourrissant de cette ouverture préalable, elle propose un contexte précis et spécifique, qui, ainsi, permet une recherche originale pour les artistes et pour le commissaire qui y sont associés.
Où est l’œuvre?
En effet, la proposition de créer une œuvre à part entière au sein d’une classe d’adolescents ou pré-adolescents avec des handicaps variés n’est pas anodine et s’enchaîne avec toute une histoire récente, notamment celle de la crise de l’auteur, de la mise en avant du processus, de l’appropriation des qualités d’autrui – que ce soit par contamination ou par contact – au sein de l’œuvre. Elle permet de poser, à nouveau, la question « où commence l’œuvre et où s’arrête-t-elle ? ».
Lorsque les budgets culturels et les consignes de sécurité ou de médiation sur-conditionnent l’œuvre, le territoire apparemment contraignant d’Orange Rouge permet une nouvelle liberté d’expérimentation pour la création et pour l’étude du développement créatif aboutissant, en principe, à des moyens d’exposition adaptés. Actuellement, l’artiste tchèque Kateřina Šedá [7] relance ce principe même d’échange de regards entre l’artiste et le non-artiste au sein de la production de l’œuvre. Elle intègre dans son travail le dessin des « autres », « des protocoles d’échange », que ce soit sa grand-mère en dépression ou un groupe de villageois dessinant, chacun à leur tour, les éléments qu’ils estiment les plus importants dans leur village. Bien avant cela il suffit de penser à la fameuse expérience de Dennis Oppenheim [8] avec son fils Eric, « Two Stage Transfer Drawing » (1971). En dessinant sur le dos du petit Eric, à qui il demande de reproduire le dessin qu’il « ressent », l’artiste incite son fils à reproduire ses gestes (et vice-versa). L’un dessine ainsi « à travers l’autre ». C’est une expérience similaire qu’Orange Rouge cherche à stimuler et qui engage le commissaire d’expositions dans la recherche de dispositifs d’exposition appropriés.
Rôles et statuts
Cela va sans dire que déléguer une partie du processus créatif à autrui n’est pas une méthode évidente pour l’artiste. Il s’agit de savoir quelle partie on délègue et quel profit cela entraîne pour l’œuvre créée. Un autre exemple d’intégration de l’autre est celui de l’œuvre protocolaire. Pourtant, même dans ce cas, il y a des différences de résultat et de procédé. Un infinie variété dans des contextes pourtant tangents se profile, ne permettant jamais d’épuiser ce sujet. Les consignes de l’artiste américain Sol LeWitt [9], par exemple, visent plus une redécouverte des outils du dessin et des surfaces sur lesquelles ils s’appliquent. Le groupe ou l’individu qui fait l’œuvre se trouve pris dans un engrenage plus ou moins complexe de lignes et de couleurs à appliquer selon certaines prémisses sans pouvoir prévoir le résultat. Il est ensuite invariablement décontenancé par le résultat et par la teneur extrêmement importante de sa participation. Orange Rouge vise cette redécouverte de soi dans l’implication partielle dans un projet, parce qu’elle engage non seulement le participant dans une création mais aussi dans une collectivité autour d’elle, à la fois tournée vers l’intérieur (le groupe ou la collectivité) et vers l’extérieur (le monde de l’art).
En revanche, les pièces de Lawrence Weiner [10] que le collectionneur réactive ou recrée, ou bien les « définitions » de Joseph Kosuth [11], par exemple, mesurent les écarts possibles entre la règle et son application. En lisant leurs consignes, l’activateur de la pièce sait à quoi s’attendre et est surpris par une micro-infinité d’écarts possibles au sein même d’une définition limpide. Ainsi Leaning Glass (1965), de Joseph Kosuth, une œuvre qui existe comme consigne jusqu’à ce que quelqu’un décide de la réaliser propose simplement de poser un verre d’une dimension donnée contre le mur. A celui qui l’installe de choisir le type de verre et la distance à laquelle le placer par rapport au mur. Cela suscite une multitude de choix qu’il n’était pas aisé de prévoir lorsque nous pensions abstraitement à l’œuvre. Ainsi, la participation du non-artiste dans un processus créatif peut se revêtir de statuts très différents, de celui d’activateur à celui de créatif.
Nous sommes actuellement dans une période de réhabilitation non-programmée, dans « l’air du temps », de la performance. Orange Rouge, quant à elle, cherche sans doute, de façon aussi intuitive, à remettre sur le tapis des pratiques puisant dans la psychologie, la pédagogie, l’exercice pratique, la philosophie, la science etc. leurs sources à la façon de Matt Mullican, Robert Filliou, Nam June Païk et, plus proche de nous Alexander Singh, Katerina Seda et tant d’autres.
D’un point de vue curatorial, il est important d’interroger le statut de l’œuvre produite. Que deviendra-t-elle, quel sera son support ? Comment s’intègrera-t-elle dans le corpus de l’artiste ? Comment l’exposer, comment rendre compte de son développement ? Ce défi rend possible une pensée autre du dispositif de l’exposition qu’il s’agira de définir et de bâtir au fil de ce projet avec les quatorze artistes impliqués et plus d’une centaine d’élèves.
Joana Neves, Janvier 2011
[1] Friedensreich Hundertwasser (né Friedrich Stowasser) est un artiste, penseur et architecte autrichien, né en 1928 et décédé en 2000. Il a consacré sa vie à la recherche d’un mode de vie qui « guérirait » l’architecture et la créativité en général des maux d’une société qu’il estimait contraignante autant pour la nature que pour l’homme.
[2] Le Cyclop, situé en pleine forêt de Milly, est une oeuvre à laquelle Jean Tinguely et sa femme, Niki de Saint Phalle, ont consacré une grande partie de leur vie et de leur argent. Les projets ont commencé en 1969 et n’ont pu aboutir qu’en 1994. Il s’agit d’une « maison » en forme de tête de Cyclope, qui abrite des œuvres d’art, au fil d’un parcours aussi fascinant qu’original. Son statut est hybride, les artistes eux-mêmes souhaitant que ce soit un espace de liberté, voué à la création en général.
[3] Le mouvement Fluxus est très particulier puisqu’il est programmatique, avec une liste d’artistes et un manifeste et voué à un engagement qui ne cesse de pousser les frontières de la création. Comme Dada, duquel il s’inspire, il puise sa force dans l’idée et dans sa possibilité de reformulation et de réinvention, puisqu’il refuse tout ce qui est habituellement associé à l’œuvre d’art. D’où son immense richesse et la validité d’une telle démarche au moment où les «-ismes» s’ébranlaient petit à petit.
[4] George Maciunas est un artiste américain d’origine lituanienne, né en 1931 et décédé en 1978. Il est le fondateur du mouvement Fluxus, issu du contact avec des artistes d’avant-garde, notamment le musicien John Cage. Il est connu pour la radicalité, non seulement de son engagement artistique mais aussi de son mode de vie, qui frôlait parfois la marginalité.
[5] Robert Filliou, né en 1926 et décédé en 1987 a consacré sa vie artistique à interroger les frontières de l’art qu’il se plaisait à fondre avec celles de la vie : « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Cette recherche constante des échos de l’art dans la vie l’a poussé à faire de son chapeau un espace d’expositions ou bien encore créer le fameux Poïpoïdrôme.
[6] Jean Dupuy est né en 1925. Il s’engage, après une carrière notoire de peintre, dans une activité artistique qui se porte sur la machine et la technologie, bien avant l’heure, aux Etats-Unis. Il est très combattif. Lors d’une collaboration avec la compagnie Cummings Engine Company, à laquelle il demande de montrer les quatre éléments dans un de leurs moteurs en marche, il les froisse en leur faisant montrer les éléments polluants employés, une fois l’œuvre en marche (FEWAFUEL (Fire, Earth, Water, Air, Fuel)). La compagnie finit par retirer l’œuvre de l’exposition. Celle-ci est maintenant dans la collection du FRAC Bourgogne. En 1973 il quitte la galerie Sonnabend, avec laquelle il travaillait depuis plusieurs années, pour se lancer dans une activité plus proche de la performance et du happening, du langage et de l’idée.
[7] Kateřina Šedá est une artiste tchèque née en 1977 à Brno.
[8] Dennis Oppenheim est né en 1938 aux Etats-Unis et sa pratique versatile est aussi tributaire du land art que de l’art conceptuel. Elle dégage, en réalité, un univers très propre et souvent expérimental qui s’amuse à inverser les valeurs des grands courants américains.
[9] Depuis la mort de Sol LeWitt en 2007 la LeWitt Foundation organise la réactivation des œuvres de l’artiste, dont les consignes, aussi longues que précises, ne peuvent jamais remplacer le dessin lui-même. Leur relation est d’ailleurs intéressante : l’abîme entre les deux permet de se questionner sur le statut pluriel des pièces dont la phase conceptuelle, langagière est un part importante et parfois, pour l’artiste, première.
[10] Lawrence Weiner (né en 1942 aux Etats-Unis) a théorisé, sous forme de paradoxe, ce nouveau statut de l’œuvre d’art. Le troisième point de sa déclaration d’intention le dit clairement : « l’œuvre n’a pas besoin d’être faite » et, en réalité, elle est susceptible d’interprétation et de reconditionnement par celui qui l’installe : (…) la décision comme la situation repose pour le récepteur sur les modalités de la règle » (1968).
[11] Joseph Kosuth est né en 1945 aux Etats-Unis et son travail est particulièrement touché par les manipulations philosophiques du langage. Ainsi, il décide de les rendre tangibles en insérant l’objet et avec lui le réel, dont la portée est amoindrie en opposition avec la conception. Ainsi ses « définitions » (un objet, sa définition et son image) s’adaptent au contexte dans lequel elles sont montrées et c’est bel et bien un objet à portée de main qui fera office d’exemple (toujours singulier) face à une définition (toujours la même, dans la langue du pays dans lequel elle se trouve). Le statut de l’œuvre est ainsi automatiquement remanié, et « remplace » la philosophie, selon le fameux postulat de l’artiste.
Joana Neves est critique d’art, écrivain et curatrice d’expositions d’art contemporain. Elle habite en France depuis 2003, ayant été assistante de l’artiste Julião Sarmento, critique d’art au journal quotidien Público, professeur d’esthétique à l’Ecole d’Art Ar.Co (Lisbonne) et curatrice vidéo au Centre d’Arts Visuels (Coimbra) au Portugal. Après avoir été directrice de la galerie d’art contemporain Chantal Crousel et schleicher+lange à Paris, période pendant laquelle elle a poursuivi son activité de curatrice indépendante et critique d’art, elle se consacre pleinement à ses projets d’exposition, d’écriture (pour divers catalogues monographiques et institutionnels et pour des publications comme Roven ou Jalouse). Récemment, elle a conçu une exposition pour le Centre d’Art de Gennevilliers – Galerie Edouard Manet intitulée La Méthode Graphique et autres lignes (24 novembre 2010 – 15 janvier 2011) en collaboration avec Johana Carrier. Pour la rentrée, elle prépare également une exposition à la Galerie Marz, à Lisbonne et une soirée Plateforme au Musée de l’Objet à Blois (en collaboration avec le Musée de la Magie).