L’artiste
Après une formation construite au carrefour de l'art (ENSB-A - École Nationale Supérieure des Beaux- Arts, Paris) et de l'urbanisme (ENSAMMA - École Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art, Olivier de Serres, Paris ) elle a développé un travail de couleur et de volume autour de la rencontre et de la confrontation :
- avec l’autre (Bureau des ex-voto laïques [2006], Divagation [2009], Rysthewin [2011]) et
- avec l’espace (commandes publiques Mirage [2007], Air(e)s de repos [2013], Éclats de paysage [2013]), et de sa représentation fondée sur les notions d'image et de lieu.
Il lui est important en tant qu’artiste aujourd’hui de rendre visible des mécanismes de vies ou des éléments de volumes qui n’apparaissent pas ou plus : "rendre visible un morceau de réalité". Pour certains projets, elle fait intervenir le langage sous une forme protocolaire d'enquêtes auprès de personnes volontaires avant de produire peintures, dessins ou sculptures (Lieux dits au Japon [2010] , Incidence à Paris [2013] ). En 2014, elle collabore avec l’historienne Arlette Farge à propos des archives judiciaires du XVIIIème à Paris ; un livre La Capucine s’adonne aux premiers venus en découle, ainsi qu’une exposition "L’Archipel" au CRAC LR à Sète. Parallèlement, Valérie du Chéné a fait un travail intitulé À yeux ouverts, les oreilles n’ont pas de paupières avec les détenus du Centre Pénitentiaire de Béziers en partenariat avec le MRAC LR de Sérignan et qui donne lieu à un nouveau livre ! En mains propres !, les éditions La Villa Saint-Clair, 2015.
Depuis 2012, enseignante et coordinatrice pour la première année à l’isdaT (Beaux-arts) de Toulouse avec trois ateliers : "Ondes à Sonder", "Tomber dans l’espace", et "Les films ne poussent pas dans les arbres contrairement aux bananes qui murissent au soleil".
« Mes impressions sont bien évidemment fortes. J'ai été très touchée par la rencontre avec les 9 élèves et leur enseignante Alix Carayon.»
Valérie Du Chéné, artiste
Le projet
Valérie du Chéné a une méthode de travail énigmatique. Elle réunit les conditions pour pouvoir s’entretenir avec les membres d’une collectivité afin de s’inspirer de leurs récits pour peindre. Pourtant, sa peinture n’est pas démonstrative, au contraire, elle est progressivement devenue abstraite, affaire de plans et de couleurs. Ce passage par le récit rend tangible les données de la peinture : la forme, l’espace, la surface ou la couleur.
C’est sur la couleur que Valérie du Chéné a enquêté auprès des adolescents. Ceci fut le point de départ pour l’œuvre présentée, RYSTHEWIN (nom formé à partir des initiales du prénom de chaque élèves). Elle prend la forme d’un multiple contenant un livre (avec les entretiens sur la couleur), des sérigraphies pouvant former une sculpture et des dessins préparatoires. Chacun peut ainsi – du moins dans l’idée – former sa peinture-sculpture-dessin tout en lisant les textes sur l’appropriation à la fois personnelle et poétique de la couleur.