Aurélie Pétrel Écrire un souvenir avec de la lumière

Collège Jacques Prévert, Paris (6e)

2012

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©Nicolas Giraud
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L’artiste

Elle est professeure et responsable du Pool Photographie à la HEAD-Genève et est un
 des membres fondateurs des laboratoires de recherche et de création "A Broken Arm" et
"Échos". Au gré des rencontres et des collaborations, les œuvres d’Aurélie Pétrel ne cessent de
 questionner l’image, son statut, sa (re) présentation et son activation, ses processus de 
production.

L’artiste ne se dit pas photographe : elle déconstruit, retisse, interroge aux 
confins des médias. En explorant les marges, elle fait naître un parcours faisant résonner
 le matériau photographique dans un dialogue à mille voix. Comme une dialectique du
 même et de l’autre, elle décline sans jamais répéter, révèle ce qui est là, en creux, ne
 montre pas. Mais Aurélie Pétrel est photographe : les enjeux de ses prises de vue ne sont
 jamais anodins. Leur déclenchement donne l’impulsion d’une écriture en partition, il est le
 mouvement premier qui rend possible tous les suivants.

Aurélie Pétrel travaille en atelier, sa démarche est construite autour de la notion de
 partition photographique et donne lieu à des installations à une échelle tridimensionnelle,
transférant la planéité de "prises de vue" latentes au volume et à l’architecture.
 La notion de partition photographique s’entend dans la double définition du mot 
"partition". La première renvoie à la composition musicale et à son système de notation, 
la seconde, relève de la division, du partage, de la redistribution. Les "prises de vue"
 numériques sont pour Aurélie Pétrel le premier temps, la phase embryonnaire d’images 
latentes qui va être joué, partagé dans un second temps, celui de l’exposition.

« J’ai été très surprise de la manière dont les élèves se sont approprié le projet. [...] Les élèves ont sincèrement amené quelque chose, ils se sont sentis libres et ont pu déployer ce qu’ils voulaient, tout en restants dans le cadre du programme. L’atelier s’est révélé être une réelle création à plusieurs mains. [...] Je recommande ce type d’atelier parce qu’il permet une prise de distance par rapport à son propre travail. Un vrai partage et de vrais échanges y sont possibles.»

Aurélie Pétrel, artiste

Le projet

En floutant les frontières entre œuvre, représentation et monde vécu, Aurélie Pétrel métamorphose notre regard. C’est donc à partir du médium photographique que l’artiste a décliné sa proposition auprès des adolescents du dispositif ULIS du collège Jacques Prévert dans le 6ème arrondissement de Paris.

 

Avec ses outils de fabrication, Aurélie Pétrel s’est rattachée à un projet d’exploration théâtrale initiée par l’enseignante en suscitant l’imaginaire au sein de la classe. Aux moyens de matériaux divers, ils ont tout d’abord mis en scène un rêve de leur choix et façonné une petite maquette. Après une visite d’une exposition de Julio Le Parc, l’artiste les a conduit à faire glisser leurs rêves vers d’autres registres matériels et sémantiques. Ainsi, avec un appareil reflex, les élèves ont capté des détails abstraits contenus dans les formes de leurs travaux de départ. La maquette pouvait dès lors s’animer : chacun fut invité à bouger des éléments, à créer de nouvelles ambiances lumineuses. Ainsi de nouveau effets visibles grâce à une lente prise de vue se sont fixés dans l’image.

 

La série de photographies montrée dans l’exposition est le résultat d’une sélection opérée en groupe. Elle fut l’ultime étape autour du travail sur la perception et sa subjectivation qu’Aurélie Pétrel a mené avec les adolescents.