L’Odysée précaire La Cité Internationale des Arts - Montmartre
02/07/21 > 11/07/21
expo OR
Lancement de l’exposition l’Odyssée précaire
Commissariat saison 2020-2021 :
Corinne Digard et Eléna Cardin
L’Odyssée précaire est le récit de traversées incertaines et tatônnantes marquées par des jeux de mutation et d’hybridation collective. Chacun des vingt chapitres qui la composent constituent le terrain d’expérimentation de formes rituelles imaginaires comme autant de temps de formation et de métamorphose.
Nous vous invitons à découvrir la première partie de cette épopée à la Cité internationale des Arts à Montmartre du 2 au 11 juillet. Un atelier d’initiation préalable au voyage sera proposé par l’artiste Tiphaine Calmettes le vendredi 2 juillet à 10h45.
MASQUES A MANGER. Un rituel d’initiation proposé par Tiphaine Calmettes vendredi 2 juilllet de 10h45 à 13h
Nous avons besoin d’autres corps et d’autres espèces pour nous maintenir en vie et, à travers le monde, les humains ont pris l’habitude lors de fêtes saisonnières de se déguiser avec des éléments de la nature (peau de bête, feuilles d’arbres, fleurs…). Ces aller-retours entre notre corps et ceux des autres est constant que ce soit à l’échelle de l’alimentation ou par la multitude de micros bactéries qui nous habitent. Lors de cet atelier nous fabriquerons des masques inspirés d’animaux et de végétaux que nous pourrons ensuite manger tous ensemble.
Informations pratiques
Les vendredi 2 et samedi 3 juillet de 14h à 20h
Dimanche 4 juillet de 14h à 18h
et sur rendez vous
Cité Internationale des Arts
24 rue Norvins
75018 Paris
Artistes
Antoine Medes et Louise Aleksiejew, Clémence de Montgolfier, Tania Gheerbrant, Clara Gensburger, Tiphaine Calmettes, Roman Moriceau, Alicia Zaton, Julia Borderie, Raphaël Julliard, Margot Duvivier et David Post-Kohler, Ludovic Beillard, Antoine Renard, Camille Tsvetoukhine, Chrystèle Nicot & Antoine Alesandrini, Pauline Lecerf, Jade Fourès-Varnier et Vincent de Hoÿm, Mathilde Ganancia, Maxime Rossi, Olivier Jonvaux.
Avec les adolescent.e.s et les responsables pédagogiques de l’IME Les Moulins Gémeaux (Saint-Denis, 93) et des collèges Jules Michelet (Saint-Ouen, 93), Jean Vilar (Villetaneuse, 93), Paul Painlevé (Sevran, 93), République (Bobigny, 93), René Descartes (Tremblay-en-France, 93), Joliot-Curie (Stains, 93), Denecourt (Bois-le-Roi, 77), Jean Wiener (Champs-sur-Marne, 77), Beau Soleil (Chelles, 77), René Goscinny (Vaires-sur-Marne, 77), Beaumarchais (Meaux, 77), Albert Camus (Meaux, 77), Nicolas Tronchon (Saint-Soupplets, 77), Pierre Mendès France (Paris, 20ème), Françoise Dolto (Paris, 20ème), Daniel Mayer (Paris, 18ème), Suzanne Lacore (Paris, 19ème), Gustave Flaubert (Paris, 13ème).
Conception éditoriale et design graphique
Marion Cachon
Photographies
Tom Cazin
Note d’intention de la commissaire invitée Eléna Cardin :
Comment raconter une histoire à plusieurs mains, à partir d’une série d’expériences individuelles et collectives ? C’est la question que je me pose en tant que commissaire invitée à imaginer le programme d’évènements et de rencontres qui accompagneront la saison d’Orange Rouge qui s’annonce.
Selon Ursula K. Le Guin, le meilleur moyen de rendre compte d’un voyage transformateur, comme celui du passage de l’adolescence à l’âge adulte, est constitué par l’écriture fictionnelle. Dans le monde moderne les mythes et les contes ont été refoulés dans des zones obscures de la psyché ou dans des activités secondaires et sans importance. Pourtant les récits ont toujours véhiculé des images archétypales capables d’illuminer notre existence pratique et d’explorer les conditions d’une expérience possible du monde. La fabulation permet d’inventer, comme le disait Deleuze, « un peuple qui manque » : « c’est une parole en acte, un acte de parole par lequel le personnage ne cesse de franchir la frontière qui séparerait son affaire privée de la politique, et produit lui-même des énoncés collectifs »1.
Notre histoire, dont la trame est à écrire au fur et à mesure des mois à venir, commence par le déplacement de la production artistique du lieu solitaire de l’atelier à celui collectif et interactif de la classe. En délocalisant l’acte créatif de l’espace privé et individuel du studio dans un cadre scolaire inédit pour la plupart des artistes, Orange Rouge questionne le processus de création en tant qu’activité solitaire et pose l’accent sur le caractère relationnel qui est à la base de tout travail artistique.
Le scénario se déroule dans une vingtaine de collèges situés à Paris et dans L’Île de France où autant d’artistes sont invités à imaginer une œuvre collective avec des adolescents en situation de handicap. Au lieu de se concentrer sur les pièces finales produites par les artistes et les adolescents, l’histoire retracera le voyage initiatique des protagonistes, l’évolution de leur travail collectif et les transformations silencieuses qui se produiront au cours de ce projet commun.
L’expérience du récit se fera dans un temps concentré, une dimension autre de la “durée chronologique”, dans un rythme temporel spécifique au cinéma et aux expériences actuelles de réalité virtuelle.
Je perçois la collaboration comme un processus de transformation mutuelle impliquant tous les différents personnages de l’histoire : les adolescents, les artistes, les enseignants ainsi que les membres de l’équipe d’Orange Rouge. Celle que nous allons raconter se pré-annonce donc comme l’histoire d’une mutation, d’une métamorphose. Nous vivons actuellement une période de changement profond et inédit, notre rapport au monde en est largement bouleversé. Au niveau intime comme collectif, il apparaît nécessaire de redéfinir et d’inventer de nouvelles approches, de nouvelles stratégies d’interaction capables de stimuler l’imagination et produire les idées nécessaires pour faire face aux difficultés du temps présent.
Depuis 2018, le projet Orange Rouge a pris une nouvelle ampleur en réunissant autour d’une même saison vingt artistes au lieu de douze. Cette année avec Corinne Digard nous avons invité : Antoine Medes et Louise Aleksiejew, Clémence de Montgolfier, Tania Gheerbrant, Clara Gensburger, Tiphaine Calmettes, Roman Moriceau, Alicia Zaton, Julia Borderie, Raphaël Julliard, Margot Duvivier et David Posth-Kohler, Charlotte Khouri, Ludovic Beillard, Antoine Renard, Camille Tsvetoukhine, Chrystèle Nicot, Pauline Lecerf, Jade Fourès-Varnier et Vincent de Hoÿm, Mathilde Ganancia, Maxime Rossi, Olivier Jonvaux.
1.Gilles Deleuze, « L’Image-Temps », Editions de Minuit, 1985.
Biographie :
Elena Cardin (née en 1989 à Padoue) est une curatrice indépendante et critique d’art basée à Paris. Lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts en 2020, elle travaille actuellement à la galerie Campoli Presti et écrit régulièrement pour la Revue 02.
Elle a été chargée de la programmation Hors-les-murs du Parc Saint Léger – Centre d’art contemporain entre 2018 et 2019 et a travaillé en tant qu’assistante de la directrice artistique de la 57° Biennale de Venise Viva Arte Viva.
Elle a participé à l’organisation d’expositions dans plusieurs institutions, entre autres le Centre Pompidou, la Fondation d’entreprise Ricard, la GAMeC (Bergame, Italie), la Fondation Giorgio Cini (Venise). Elle est lauréate du Prix curatorial Lorenzo Bonaldi per l’Arte – Entreprize (2015) avec le projet d’exposition Deus sive Natura qu’elle réalise à la GAMeC de Bergame, en partenariat avec la Fondation Hartung-Bergman.